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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 11:32

Lettre ouverte au Préfet du Var.

 

Monsieur le Préfet.

Nous sommes nombreux à avoir entendu votre commentaire dans un reportage de l’émission « Envoyé spécial. » concernant une zone rouge inondable du PPR Inondation de Fréjus qui disait en substance : « Les habitants de cette zone ont vocation à partir. »

Pour les intéressés, des commerçants et des entreprises, cela signifie la faillite. De la part de l’état c’est un abandon pur et simple d’une population qui s’était établie là avec des permis de construire délivrés par l’administration, le classement en zone rouge n’étant intervenu que plus tard.

Si aucune solution n’intervient, il s’en suivra de nombreux procès mettant en cause la responsabilité de l’état, et la loi instituant les P.P.R. apparaîtra plus comme un parapluie pour fonctionnaires qu’une application du principe de précaution censé protéger les citoyens.

Nous sommes nombreux et même très nombreux dans la région à habiter des futures zones rouges des P.P.R. Incendies de Forêt selon les conceptions du S.D.I.S. et de la D.D.E.A. En conséquence, nous nous permettons de vous rappeler qu’il existe une alternative aux zones rouges des P.P.R.I.F. qui aurait pour premier avantage d’éviter à l’état de se mettre dans des situations qui le discréditent. Un autre avantage et non des moindres de cette alternative serait de relancer la situation économique en libérant des terrains pour la construction.

Cette alternative consiste dans le débroussaillement autour des habitations. De nombreux exemples ont montré son efficacité et nous savons tous que faute de combustible tout feu s’éteint,  que la pierre et le béton ne brûlent pas.

La loi existe, mais elle est généralement mal appliquée car les Maires rechignent à faire contrôler leurs administrés et électeurs. Une organisation des contrôles au niveau des intercommunalités devrait lever l’obstacle. Pour plus de sureté, la distance de débroussaillement obligatoire pourrait passer de 50m à 75m dans les cas les plus difficiles.

Cette solution aurait l’avantage d’être proportionnée aux risques car les statistiques montrent que les incendies de forêt font bien moins de victimes que les inondations dans notre région.

Par ailleurs, ces mêmes statistiques montrent que les victimes sont généralement des pompiers ou des personnes surprises hors des habitations, mais jamais dans des habitations en dur.

La vision du S.D.I.S. n’est pas tenable dans la mesure où l’on ne peut pas déclarer  une zone indéfendable alors que toute personne douée d’un peu de bon sens comprendra que l’on peut toujours rendre  une zone défendable en la débroussaillant. On ne peut pas non plus exiger des travaux ruineux des communes pour équiper des zones dites défendables et écrire dans le règlement du P.P.R.I.F. qu’une zone défendable n’a pas la garantie d’être défendue.

Devant le danger du feu, les citoyens et les collectivités ont besoin d’une garantie de sécurité que seul permet le débroussaillement.

Pour la D.D.E.A. il y a erreur de diagnostic et phantasme. L’erreur  consiste à prétendre que les habitations en forêt augmentent le risque de départ de feu ce qui est totalement faux.

Nous avons montré, (voir blog sospprif.com ; cliquez sur : articles, puis faire défiler jusqu’à : Statistiques des feux.) par une étude fine des données du fichier Prométhée qu’en période à risque les départs de feu sont presque exclusivement dus à la malveillance et que ceux-ci ont lieu à proximité d’une voie carrossable et loin des habitations. Nous avons également montré que la population des massifs boisés participe activement à la prévention car elle est à l’origine de près de 80% des alertes.

Quant au phantasme de bureaucrate : l’habitat humain et la forêt étant des entités différentes, il faut les ranger dans des casiers différents, en vertu de quoi on éloigne les humains de la forêt en y interdisant la construction.

Nous pensons au contraire que l’interpénétration de l’habitat et de la forêt est souhaitable humainement, culturellement et pour l’environnement.

Alors que l’on sait qu’une maison en dur correctement débroussaillée est une protection sûre contre l’incendie de forêt, les P.P.R.I.F. interdisent  ces constructions dans d’immenses zones, remettant en cause sous prétexte de protection incendie les P.L.U. et P.O.S. des communes.

Alors que les statistiques montrent qu’en 2003, il a brûlé plus de maisons en lotissement qu’en habitat isolé, la vision de l’urbanisme futur de la D.D.E.A. correspond à des habitations sur des petites surfaces, dans des lotissements, groupés autour des anciens villages en abandonnant tout le reste à la forêt.

A l’heure du télé-travail, où le manque d’entretien et le coût des réseaux,(électricité, eau, assainissement, téléphone et internet.) incitent les usagers à s’en affranchir par des solutions alternatives, où le souhait de vivre dans un cadre naturel est très répandu, l’administration propose de nous enfermer dans des ghettos pour nous éloigner de la forêt.

Au contraire nous pensons qu’il est temps de désacraliser la forêt. La forêt Provençale a de tous temps été un lieu de vie et d’activités multiples qui contribuaient à son entretien. Ne la laissons pas devenir un lieu impénétrable, indéfendable et inconnu des hommes. Le débroussaillement autour des habitations et des voies d’accès protège non seulement les habitants mais aussi la forêt.

C’est pourquoi, s’il est difficile de trouver des solutions du côté des zones inondables, nous pensons qu’il serait opportun de ne pas gâcher les possibilités qui existent du côté de la protection incendie sous peine de figer l’économie de la région.

Le moment est donc venu de reconsidérer le modèle d’élaboration des P.P.R.I.F.,les solutions proposées n’étant pas satisfaisantes sur le plan de la sécurité et aliénantes sur les plans économiques et humains.    

 

G. MANON.

Président de l’A.P.C.A.M.D. , association de propriétaires à La Garde Freinet.

 

Georges.manon633@orange.fr

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 18:45

L'enquête publique est lancée les habitants se mobilisent !!

cliquez sur les liens ci-dessous pour connaître tous les éléments et soutenir ceux qui défendent leur patrimoine :

link  :préambule de P.Amato

 

link  :doc enquête publique

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 15:55

Observations sur les règlements PPRIF de

Bormes les Mimosas et La Cadière d’Azur.

 

 

 

 

·         Le règlement de la zone EN1 est un « copié/collé du règlement de la zone rouge, à l’exception du paragraphe sur la reconstruction qui comporte les phrases suivantes en plus pour la zone rouge : « …le projet de reconstruction ne porte pas atteinte à la sécurité publique. Le maire disposera d’un avis de la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité afin d’apprécier le caractère suffisant de la défendabilité de ces bâtiments et installations, après application des prescriptions du présent règlement. »

L’administration aurait pu gagner 3 pages en écrivant : idem zone rouge sauf …!!

En zones rouge, EN1 et En2, la distance de débroussaillement est portée à 100m. En doublant la distance, on multiplie par quatre la surface à débroussailler. Cela fait 3.14 ha par maison.

Nous aurions préféré 75m ce qui aurait été plus réaliste. C’est ce qui est appliqué à La Garde Freinet par arrêté municipal et en 2003 aucune maison n’y a brûlé bien que nombreuses approchées par le feu.

Pour nous qui préconisons le débroussaillement en alternative aux mesures « pompiers », cette disposition permet de défendre toutes les habitations et dans ce cas le règlement PPRIF peut se réduire à une seule ligne :

 «  La distance de débroussaillement obligatoire est portée à 100m. »

La mise en place d’une attestation annuelle de débroussaillement demandée par le règlement Art 5.3 obligera les communes à mettre en place un service compétent. Cela aussi devra être chiffré.

En zone EN2, Art 4.2.1.2, toute construction nouvelle devra remplir les critères relatifs à l’ « habitat non isolé » Art 1.3.1.

Ce point est très contraignant car il correspond à une densité de construction de 6 maisons à l’hectare et surtout c’est un obstacle à la construction individuelle.

Imaginez une zone à enjeux constructible, mais non encore bâtie, séparée des zones construites par des routes ou des obstacles naturels (ravins, rochers, etc), Les premières constructions individuelles ne pourront pas y être autorisées faute de la proximité d’autres bâtiments.

Par contre, une opération d’urbanisme d’ensemble ne sera pas refusée, le critère d’habitat non isolé pouvant être dans ce cas jugé sur plans.

Il s’agit là d’une disposition discriminatoire destinée à bloquer la construction individuelle qui n’a rien à faire dans un PPRIF. Elle est en plus ingérable. Propriétaire d’un terrain constructible, je dépendrai de mes futurs voisins pour obtenir un permis. Qu’est ce qui fera foi de leur présence ? Leur permis, la déclaration de début des travaux, celle de fin des travaux ou le certificat de conformité ?

Par curiosité, regardez sur le cadastre de votre commune et mesurez les distances de chaque maison aux deux maisons les plus proches. Vous serez effaré du nombre de maisons dites isolées qui n’auraient pas pu être construites si cette disposition avait été appliquée.


 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 11:18

Devant la gravité et le sérieux des griefs développés par notre président, le Préfet lui a proposé une audience pour tenter de trouver des solutions consensuelles sur chacun des points évoqués. Notre collectif très satisfait de l’ approche pragmatique et apparemment ouverte du Préfet se réjouit de cette future  audience néanmoins il appelle, tant que des solutions très concrètes ne seront pas annoncées, à maintenir une grande vigilance et une grande mobilisation.

 

l'intervention de P. Amato devant le Préfet ce 13 février à LA CADIERE D'AZUR : Intervention réunion publique PPRIF LA CADIERE LE 13 Intervention réunion publique PPRIF LA CADIERE LE 13

 

 


 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 09:10

Ci-dessous l'adresse du site d'une association partenaire, vous lirez avec intérêt les courriers adressés aux candidats à la députation...et les réponses.

http://cil-pierrevert.frlink

 

 

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 17:42

J’ai récemment contacté ma compagnie d‘assurances pour connaître exactement quelles seraient les conséquences d’un incendie sur  la maison dont je suis propriétaire. J’ai obtenu des réponses précises confirmées par la lecture des « conditions générales d‘assurance » : En cas de sinistre total provoqué ou non par un incendie de forêt, mes biens sont assurés à leur valeur de reconstruction à neuf (dans la limite de 550 000 € et sans dépréciation de vétusté pour mon cas), en cas de sinistre partiel, le remboursement se fera à la valeur des devis de remise à neuf.

Mettons maintenant ces données en relation avec la dernière mouture du règlement de PPRIF qu’il nous a été donné de consulter : j’ai copié, ci-dessous les passages qui nous intéressent.

 

            La réparation ou la reconstruction de bâtiments implantés antérieurement à

l’approbation du PPRIF, et régulièrement autorisés, qui seraient endommagés ou détruits

par un sinistre autre qu’un feu de forêt est admise sous réserve de réduire la vulnérabilité

des bâtiments par la mise en conformité avec les «Dispositions constructives générales »

(Titre 1 de la partie III du règlement «Dispositions applicables aux nouveaux projets»).

            La réparation ou la reconstruction de bâtiments implantés antérieurement à

l’approbation du PPRIF, et régulièrement autorisés, qui seraient endommagés ou détruits

par un feu de forêt est admise sous réserve de réduire la vulnérabilité des bâtiments par

la mise en conformité avec toutes les dispositions du présent PPRIF et que le projet de

reconstruction ne porte pas atteinte à la sécurité publique. Le maire disposera d'un avis

de la commission consultative départementale de sécurité et d'accessibilité afin

d'apprécier le caractère suffisant de la défendabilité de ces bâtiments et installations,

après application des prescriptions du PPRIF.

 

Donc, si ma maison est entièrement détruite ou si le sinistre l’a atteinte à plus de 30 % un permis de construire ne me sera accordé que si les voiries (5m.), la proximité des hydrants (60m.), le non-isolement (50m.) respectent les prescription du PPRIF pour les constructions neuves.

En un mot comme en cent, je n’aurai jamais de permis de construire en zone Rouge ou B0 ou B1 ou EN1 ou violette...

Dans le « meilleur » des cas, si ma maison est entièrement détruite, l’assurance me rembourse à la valeur de reconstruction et je possède un terrain inconstructible.

Dans le « pire » des cas, ma maison est détruite à 30%, je n’obtiens pas de permis de construire, l’assurance me rembourse la valeur des réparations et je possède une ruine non reconstructible et un terrain inconstructible...

Pensez vous que l’État me donnerait le complément (70%) de la valeur de reconstruction de ma maison ?, qu’il me rachèterait le terrain ? (il m’avait accordé un permis de construire, j’avais bâti en toute légalité, il serait juste qu’il en soit ainsi...)

 

Bien sûr, tout cela n’arrivera jamais, j’ai débroussaillé à 75m. autour de la maison, je ne fume pas, mon installation électrique est conforme, il est impossible qu’elle brûle...

Mais qu’en penserait un éventuel acquéreur ?

A. PRUVOST

 

Et vous, qu’en pensez vous ?

Ne pensez-vous pas qu’il est grand temps que nous nous mobilisions contre cette spoliation d’état ?, Si vous ne faites rien, si vous ne protestez pas auprès de vos élus (maires, députés, sénateurs ) demain il sera trop tard.

Rapprochez vous de vos associations !

 

link

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 09:30

Critique des cartes des aléas. ( suite.)

 

Lors de notre précédent article sur les cartes des aléas, nous nous sommes limités à deux arguments principaux, l’un parce qu’il invalide totalement la méthode utilisée dite : « du croisement de couches de données », méthode initiée par le Cemagref d’Aix en Provence, l’autre parce qu’il déconsidère grandement les auteurs de cette carte pour le massif des Maures.

Cependant il existe bien d’autres arguments à l’encontre de cette carte des aléas.

  • Pour réaliser la couche de données (une carte) représentant l’intensité potentielle du feu : «  un traitement d’images satellites à haute résolution a été nécessaire pour discriminer les types de végétation entre eux. »  En clair, l’image satellite est traitée par un logiciel qui effectue une cartographie des essences d’arbres. Sauf que cette cartographie est impossible à réaliser dans de très nombreux endroits, les différentes essences étant très mélangées et dans des proportions infiniment variables suivant les endroits. Le résultat est une carte des essences dominantes, ce qui amène de graves imprécisions car le sous-bois associé n’est pas forcément le même si une essence domine à 99% où à 51% et suivant les autres essences qui lui sont associées. Il s’agit là d’une 1ère approximation.

 

  • Le fait d’associer systématiquement un sous bois type à une essence d’arbre, bien que très utile pour la méthode utilisée nous paraît très critiquable. En effet, la présence d’un type particulier de végétation de sous-bois répond à nombre de paramètres autres que l’essence d’arbre dominante. Nous citerons entre autres : l’exposition, la nature du sol, la pente, la proximité de ruisseaux ou de ravines d’écoulement, l’historique des interventions humaines, etc. Nous avons là une seconde approximation.

 

  • La troisième opération de la méthode consiste à convertir le type de végétation en quantité de combustible en kg/m². La végétation (essence d’arbre et sous-bois associé) étant définie par les hauteurs et les pourcentages de couverture en surface des différentes strates. Cela ne peut être réalisé que par de nombreuses approximations.

C’est ainsi que d’approximations en approximations, on aboutit à la carte de l’intensité potentielle du feu.

Quel rapport a-t-elle avec la réalité du terrain ?

Les photographies de notre article précédent sur les cartes des aléas nous montrent qu’il n’y en a pas.

Au cas ou cela ne suffirait pas, nous disposons d’un autre exemple qui prouve que l’influence de la pente et du vent (ce sont d’autres paramètres qui en plus de la masse de combustible entrent dans le calcul de l’intensité potentielle du feu en un endroit ) n’est pas mieux maîtrisée.

Malheureusement cet exemple ne se prête pas aisément à une démonstration photographique, mais une visite sur le terrain permettra si c’est nécessaire d’en démontrer la pertinence.

Le plus étonnant dans la notice explicative de la carte des aléas du massif des Maures, c’est qu’après avoir expliqué la méthode de calcul de la masse combustible (méthode dont nous avons montré les faiblesses dans les trois premiers alinéas ) les auteurs nous prouvent qu’ils ne croient pas du tout en sa valeur en effectuant sur leurs résultats des corrections totalement arbitraires.

En effet dans les zones d’interface habitat/forêt où l’application de la carte des aléas a le plus de conséquences, les coefficients correcteurs suivants ont été appliqués : « pour tenir compte de la réduction de biomasse dans les milieux artificialisés »

Nous reproduisons ci-dessous le tableau des coefficients de correction de la notice explicative.

 

carte-critique 2

Cela revient à diviser par 10 la quantité de matière combustible trouvée par la méthode précédente à proximité des villages ( habitat dense ).

La question que nous posons alors est la suivante.

Si la méthode est valable, pourquoi minimiser le risque de manière si radicale à proximité des endroits les plus peuplés ?

 

La réponse est sans doute que le risque est tellement uniformisé par cette méthode sur toute la surface arborée que les boulodromes de nos villages généralement bien ombrés se seraient tous retrouvés en zone rouge. Cela risquait de faire désordre !

Un autre enseignement de ce tableau est l’ostracisme à l’égard de l’habitat isolé pour lequel le coefficient 1 ne modifie rien de la sévérité de la méthode, alors que l’habitat diffus bénéficie d’une demi mesure avec des coefficients correcteurs de 0.5 et de 0.3.

En réalité ces corrections reconnaissent les insuffisances de la méthode dans les « milieux artificialisés » c'est-à-dire partout où il y a eu récemment ou non un débroussaillement.

Par ailleurs, la différence de traitement infligé suivant que l’habitat est isolé, diffus ou dense montre bien des jugements à priori peu compatibles avec une méthode scientifique.

Pour conclure nous citerons les auteurs qui pour justifier leur méthode ont écrit dans un diaporama présenté en préfecture le 24/05/2011 devant Mr le Préfet et nos représentants :

« Mais si l’on tient compte de la réalité, à travers une image aérienne de la zone et que l’on superpose aléa et réalité de terrain on note une bonne homologie des limites de l’aléa avec l’occupation du sol. »

Ceci est un aveu. Les auteurs reconnaissent que leur carte des aléas se superpose au couvert arboré vu par photographie aérienne.

Bravo Messieurs. Combien avez-vous facturé le coloriage en rouge de tout ce qui était en vert ?

 

On pourrait encore dire beaucoup de choses sur cette carte des aléas, notamment sur l’élaboration de la couche de données concernant l’occurrence du passage du feu, mais nous avons vu dans l’article précédent qu’elle n’a que très peu d’influence sur le résultat final et les quelques indications de la notice ne permettent pas de reconstituer son processus d’élaboration avec suffisamment de certitude pour en faire une critique sérieuse. Cette analyse est basée sur la notice explicative de la carte du massif des Maures, mais elle s’applique également aux cartes de l’Esterel et de la Ste Baume qui ont été réalisées par la même méthode.

 

Pour notre part, nous pensons que le comportement d’un incendie de forêt est du même ordre de complexité que les phénomènes atmosphériques et qu’en l’absence d’une modélisation pertinente et de gros moyens de calcul, il est plus sûr de se fier au jugement des anciens comme au tout début de la météorologie.   

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 17:35

Critique des cartes des aléas

Ces documents ont énormément choqué les habitants des massifs concernés par ces cartes, soit le Tanneron et l’Esterel, les Maures, la Ste Baume.

La première constatation qui saute aux yeux des plus profanes, c’est que partout où il y a des arbres, la zone est classée en rouge ou rose, ce qui signifie aléa très fort ou fort, donc non constructible, et dans certaines communes cela correspond à plus de 90 % du territoire.

Ensuite on peut constater qu’il n’y a aucune différence d’aléa entre un versant Nord où le feu poussé par le mistral atteint des intensités et des vitesses record, et le versant Sud sous le vent où le feu progresse « à la recule » beaucoup plus lentement et avec des intensités bien moindres.

Une erreur méthodologique rédhibitoire et une manipulation indigne d’un travail scientifique.

Passé ces premières constatations, l’examen du document explicatif accompagnant la carte des aléas du massif des Maures nous a permis de découvrir une erreur méthodologique rédhibitoire et une manipulation indigne d’un travail scientifique.

Pour mieux comprendre, détaillons la méthode utilisée qui est dite : «  Par croisement de couches de données. » Il s’agit en réalité de la superposition par informatique de cartes apportant chacune un type d’information différent.

La première couche de données est celle de l’intensité potentielle du feu en chaque point de la carte. Elle a été réalisée à partir d’une photo satellite, par un logiciel qui identifie les espèces d’arbres.

C’est là qu’intervient l’erreur de méthode !

Si la géomatique, application de la géographie par photos satellite et ordinateur permet de cartographier avec précision le couvert végétal et même d’identifier les espèces d’arbres, elle ne permet pas de voir sous les arbres, et ne peut donc pas apprécier l’état d’embroussaillement ou au contraire de débroussaillement.

Pour contourner le problème, les réalisateurs de la carte ont associé systématiquement sous chaque espèce d’arbre un sous bois type correspondant. Cela conduit à comptabiliser dans la quantité de biomasse combustible qui sert à calculer l’intensité du feu, des sous bois qui n’existent pas dans les zones habitées débroussaillées ou qui sont de moindre densité dans les zones anciennement cultivées.

Cette couche de données est donc fausse, et c’est elle qui permet de classer toutes les zones arborées en intensité de feu forte ou très forte. (Rose ou rouge sur la carte.)

Cette erreur est fondamentale, car il faut savoir que le moteur de l’incendie de forêt c’est précisément le sous bois.

Les citations qui suivent sont extraites du : « Rapport après les feux de l’été 2003 », annexe 5 : « Déroulement d’un incendie de forêt et mesures de prévention envisageables. » établi conjointement par quatre ministères.

« Ceux qui ont essayé d’allumer un feu avec seulement du papier et des bûches comprendront tout l’intérêt du débroussaillement. En effet les troncs ne participent pas à la phase brutale de combustion, qui ne vise que les éléments fins – moins de 6 mm – qui font l’objet de la pyrolyse et donnent l’aérosol qui s’enflamme. »

« la matière combustible dans une forêt n’est donc pas représentée par le volume du bois sur pied mais par la quantité de broussailles et de branches. »

« A contrario, on a vu des coupures de combustible parsemées de pins adultes se comporter parfaitement au feu. »

« Quand un front de feu de cime arrive dans une coupure débroussaillée, le feu de cime s’arrête. »

Pour montrer l’importance de l’erreur induite par cette méthode, nous avons photographié 2 zones, toutes deux classées en : « Risque très fort. » sur la carte des aléas.

La première photo représente une propriété entretenue depuis des générations, qui était donc dans le même état le jour où la photo satellite a été prise. Bien que très boisée, elle ne représente aucun danger en cas d’incendie. Même un feu de cime ne pénètrerait que sur une vingtaine de mètres au maximum. Cette zone devrait être classée en risque très faible.

Cependant, lorsque les chênes ont toutes leurs feuilles, vu du ciel, cette zone ne parait pas différente de celle représentée par la photo suivante qui comporte sous les arbres, un maquis impénétrable, où la vue ne porte pas à plus de quelques mètres, que ce soit au niveau du sol ou à hauteur d’homme.

debroussaille_1.JPG

 debroussaille_2.JPG

 debroussaille_3.JPG

La photo ci-dessus prise à l’interface des deux zones montre que la zone embroussaillée comporte une strate de végétation dense partant du sol et variant de 4 à 6m de haut suivant les espèces arbustives.

Le résultat est que la zone débroussaillée comporte une masse de matière combustible de trois à cinq fois moins importante que celle de la zone embroussaillée.

En conséquence, d’après la formule de Byram, la puissance du front de feu devrait être trois à cinq fois inférieure…

Il apparaît donc que la méthode utilisée, à partir de photos satellite, ne faisant pas de différence entre deux zones aussi distinctes, dont l’une ne présente manifestement aucun risque, alors que l’autre est très dangereux, est totalement inappropriée à la définition du risque incendie. 

Une 2ème couche de données cartographie l’occurrence d’un incendie, c’est-à-dire la probabilité de passage du feu à chaque endroit de la carte. Cette couche fait intervenir 2 critères très importants qui sont : l’historique des feux et la simulation des parcours de feu à partir de points d’éclosion aléatoires. On obtient ainsi une couche de données de probabilité de passage du feu avec 3 niveaux : fort ( jaune) ; moyen ( vert) ; faible ( bleu).

C’est là qu’intervient la manipulation.

 

Les consignes données à l’ordinateur pour croiser les couches de données sont illustrées par la figure suivante.

occurence_intensite.JPG

On peut constater sur cette grille, que les zones rouges et roses de la carte d’intensité du feu, soient plus de 90 % de la surface du massif des Maures, ne sont pas modifiées par la carte d’occurrence, même dans le cas de probabilité faible ( occurrence 1 ).

En clair cela revient à favoriser la couche de données fausse au détriment de celle de l’occurrence qui est pratiquement occultée.

Le résultat de ces cartes a été équivalent à un moratoire, mais camouflé derrière une pseudo caution scientifique, il a très bien pu abuser un Préfet ou des maires de bonne foi.

Fait aggravant : cette carte des aléas a été réalisée d’une part sans la moindre concertation, et d’autre part sans aucune vérification par la méthode du « dire d’expert » alors que ce sont deux préconisations du guide méthodologique pour la réalisations des PPRIF. Les auteurs de cette carte des aléas, l’agence MTDA et le CEMAGREF d’Aix-en-Provence ayant participé à l’élaboration de ce guide ne pouvaient pas ignorer ces préconisations.

Pour notre part, les experts ayant une expérience du terrain que sont les responsables des CCFF, les pompiers locaux, et les anciens des villages, sont effarés par cette carte et nous disent qu’il s’agit de la carte de la couverture végétale, et non du risque incendie.

Cette carte des aléas ne fait pas honneur à l’agence MTDA qui l’a réalisée, mais nous devons aussi signaler le CEMAGREF d’Aix-en-Provence qui est le promoteur de la méthode  de cartographie des risques incendie par croisement de couches de données et qui perpétue l’erreur méthodologique qui consiste à assimiler le risque incendie à la seule présence d’arbres.

En effet dans un rapport publié en 2007 et intitulé : « Aide méthodologique à la caractérisation et à la cartographie des interfaces habitat/forêt dans le contexte de prévention des incendies de forêt », les auteurs utilisent comme critère : « la structure horizontale de la végétation traduisant sa capacité à propager le feu », structure de la végétation appréciée comme pour la carte des aléas par photographie satellite.

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 17:13

Nous réagissons ici au dossier de presse 2010 du Ministère de l’intérieur concernant le dispositif de lutte contre les incendies de forêt.

Ce dossier présente un graphique de l’origine des feux de forêt sur lequel « les imprudences » représentent 55% des causes et les mises à feu volontaires 20%.

Sur la même page, un encadré annonce 35% de malveillance en 2009.

Nous contestons ces statistiques qui masquent la réalité pour les raisons suivantes.

1.   Un grand nombre de ces feux dus à des incinérations de végétaux hors saison sèche ne représentent aucun danger sérieux.

Il suffit d’interroger le fichier Prométhée pour constater qu’un certain nombre de ces feux n’ayant brûlé qu’une surface inférieure à 10m² pour un délai d’intervention de 10 à 15 mn, il s’agit plutôt du noyage d’un tas de braises que d’un départ de feu effectif.

Il est bon à ce sujet de savoir qu’un des indicateurs de l’efficacité des sapeurs pompiers est le pourcentage de feux stoppés avant d’avoir brûlé 5 ha. Ce genre d’intervention permet de faire du chiffre à bon compte.

Pour cerner le risque réel, il est donc plus utile de n’effectuer les statistiques que sur les mois de Juillet/Août/Septembre qui représentent 87% des surfaces brûlées.

2.   Dans le fichier Prométhée, les causes de départs de feu mentionnées sont qualifiées de :

         Certaines (40%).

         Probables (27%).

         Supposées (27%).

         Inconnues (6%).

Il est bien évident que pour les départs de feu dus aux imprudences des particuliers, il sera facile de remonter à l’origine, qui sera qualifiée de certaine.

A l’opposé, la plupart des départs de feu attribués à la malveillance seront qualifiés de probables ou supposés en l’absence de preuves irréfutables.

L’échantillon des causes certaines sur lequel sont effectuées les statistiques officielles n’est donc pas représentatif et il est dangereux d’en tirer des conclusions.

Pour illustrer cette affirmation, il suffit de constater que dans le fichier Prométhée, sur les 6 grands feux  catastrophe qui ont illustré l’année 2003 dans le Var, la cause indiquée est la malveillance, mais elle est qualifiée de probable pour 5 d’entre eux et supposée pour le 6ème,bien que la gendarmerie en ait confirmé l’origine criminelle.

Autrement dit, les 6 plus grands incendies de ces 10 dernières années dans le Var ne sont pas pris en compte dans les statistiques officielles alors que la moindre imprudence due à l’incinération de végétaux en hiver est impitoyablement comptabilisée et permet ainsi de qualifier l’imprudence des particuliers comme la première cause d’incendie de forêt.

Nous allons prouver le contraire et pour cela nous avons effectué nos propres statistiques en utilisant les données du fichier Prométhée.

Ces statistiques concernent les années 2003 à 2010, dans le département du Var,  ne tiennent compte que des mois de Juillet/Août/Septembre et additionnent les causes qualifiées de certaines et celles qualifiées de probables. Les causes supposées, bien que souvent attribuées à la malveillance nous ont parues trop aléatoires.

Les résultats sont affichés dans le tableau suivant:

tableau stats

Nous constatons que « les imprudences des particuliers » ne sont plus la première cause d’incendies, mais que sur la période critique de Juillet/Août/Septembre elles viennent en 3ème position après les malveillances et la foudre.

repartition_cause_feu.JPG

Or il s’avère que sur les 334 cas (certains + probables) de malveillance répertoriés dans le département pendant ces 8 dernières années, très rares ont été les mises en examen, ce qui induit l’impression que ce type d’action ne comporte aucun risque pour leurs auteurs.

Par ailleurs, certaines données du fichier Prométhée suggèrent qu’une grande partie des feux ont des origines exogènes.

Nous ne voulons pas dire par là que les auteurs des malveillances comme des imprudences ne font pas partie des populations locales, mais qu’il est peu plausible qu’ils commettent leurs actes à proximité de leur domicile.

Les indices qui nous permettent cette hypothèse sont les suivants :

             Sur les 1085 départs de feu répertoriés en Juillet/Août/Septembre pendant ces 8 dernières années, 57% sont situés à moins de 15m  d’une voie carrossable, alors que seulement 15% sont à moins de15m d’une habitation.

             Parmi les imprudences des particuliers, la cause : « jet de mégot par véhicule » revient très souvent.

             Lorsque la cause est intitulée : « feu de loisir », la situation, généralement moins de 15m d’une voie carrossable et plus de 50m d’une habitation suggère plus l’imprudence d’un citadin venu pique-niquer à la campagne que l’imprudence d’un propriétaire.

Nous qui vivons dans des zones boisées ou dans les villages environnants, connaissant la tension qui étreint la population lorsque le mistral souffle en période de sécheresse, sommes convaincus que le risque, dans la grande majorité des cas ne provient pas des habitations.

Cela n’est pas le cas de nos interlocuteurs dans les négociations sur les PPRIF qui considèrent que l’habitat diffus ou isolé représentent le plus grand risque d’incendie. Cette attitude est parfaitement illustrée par la déclaration du Préfet LAISNE en 2007 au journal le BAVAR : « … parce que plus on met de maisons dans les bois plus on a de chance que la forêt brûle. »

Cet aspect est à mettre en perspective avec une autre statistique. En effet sur les 1085 alertes de ces 8 dernières années en Juillet/Août/Septembre, 79% ont pour origine la population, malgré la présence des vigies, des patrouilles et du guet aérien.

79 % des alertes ont pour origine la population, ce qui justifie notre slogan : « Forêt habitée = Forêt protégée. »

Ayant précisé ces deux points :

             Primauté de la malveillance.

             Origine externe du risque dans la grande majorité des cas.

Il reste que notre inquiétude est grande face au risque incendie. En effet notre climat est soumis à des cycles. Après les années humides que nous connaissons, viendront des années sèches et le scénario de 2003 risque de se reproduire si d’ici là on n’a pas traité le problème de la malveillance et celui de l’augmentation de la biomasse.

Ce domaine est de votre responsabilité et les PPRIF ne vous en exonéreront pas, d’autant plus que leur mise en place est retardée par le manque de concertation et les solutions qu’ils proposent ne concernent pas la prévention mais l’organisation de la lutte.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 10:28

LETTRE OUVERTE AUX CITOYENS DU VAR

 

Habitants du Var

 

Si vous demeurez dans l’une de ces 17 communes :

 

 

FREJUS

ST RAPHAEL

TANNERON

LES ADRETS

LE BEAUSSET

LA CADIERE D AZUR

LE CASTELLET

EVENOS

SIGNES

BORMES LES MIMOSAS

COLLOBRIERES

LA GARDE FREINET

LA LONDE

PLAN DE LA TOUR

ROQUEBRUNE SUR ARGENS

STE MAXIME

VIDAUBAN

 

Et que votre habitation se situe en zone rouge en vertu du Plan de Prévention des Risques d’Incendies de forêts (PPRIF) vos propriétés sont menacées d’une grave dévaluation et, en cas d’incendie, vous risquez de n’avoir pas le droit de reconstruire votre maison.

 

Même si vous ne demeurez pas dans l’une de ces communes, vous n’êtes pas assurés d’échapper à un classement en zone rouge dans l’avenir car les communes citées sont considérées pilotes en matière de PPRIF. C’est à dire que si celui-ci aboutit il sera alors généralisé, ce qui est déjà en cours dans d’autre départements (Pyrénées Orientales, Vaucluse, Alpes Maritimes).

 

Il faut entrer en lutte contre le PPRIF dans sa forme actuelle et refuser le diktat de l’administration qui a décidé de l’appliquer par anticipation dans les 17 communes sans aucune concertation ! Nous ne refusons pas la concertation. Nous refusons l’injustice !!!

 

Si vous êtes concernés (consultez les cartes d’aléas dans vos Mairies et présentes sur le site) si vous craignez, à juste titre, d’être un jour concernés, rejoignez nous. Plus nous serons nombreux mieux nous serons écoutés.

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  • : Le blog de SOS PPRIF
  • : • Nous sommes une association de fait : C. A. P.- PPRIF. Collectif des Associations de Propriétaires pour les Plans de Prévention des Risques d’Incendie de Forêt qui regroupe les différentes associations de propriétaires concernées par la mise en place de PPRIF dans le Var, mais aussi toutes les associations confrontées au même problème dans les départements du pourtour méditerranéen et de la façade atlantique.
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